Présentation générale de l'installation

 

La modernité technoscientifique a bouleversé le rapport qu’entretient l’espèce humaine avec la vie et les milieux dans lesquels elle s’insère. L’installation Les jardins cybernétiques en dresse le panorama et les conséquences pour le développement des sociétés contemporaines.

Le projet donne à voir comment nos représentations mentales du vivant ont été transformées par la dissémination des technologies numériques dans l’environnement et comment celles-ci en retour, contribuent à le remodeler.

 

Les jardins cybernétiques s’articulent autour d’un court-métrage en images de synthèse œuvrant à resituer ces enjeux historiques. Il est accompagné par plusieurs modules, soulignant le rôle croissant de l’informatique dans la régulation environnementale et ses imaginaires : des chrysalides de métal et de plexiglas, hébergeant des végétaux, diffusent des sons d’espaces naturels, perturbés en présence de visiteurs par une trame électronique ; une serre en forme de capsule spatiale retient d’autres plantes ; un panneau LED, baignant la salle d’exposition de tonalités bleues et vertes, diffuse des travellings filmés à la première personne dans des jardins instaurant chacun des rapports différents à l’espace et au vivant (jardins réguliers, anglo-chinois, modernes, postindustriels…) ; l’ensemble est accompagné par des modèles (imprimés en 3D ou rendus en images de synthèse) de végétaux disparus entre l’avènement de la révolution industrielle et le début du XXIe siècle.

 

 

Stroll

 

Au gré des époques, le rapport au vivant et à la nature a évolué. En témoignent les évolutions esthétiques imprimées à l’architecture paysagère. Au sein des grandes villes européennes, des vestiges de jardins remontant parfois jusqu’au XVIe siècle côtoient des parcs édifiés plus récemment, qui nous permettent de contextualiser ces transformations : les jardins de la Renaissance et de l’époque baroque, proposaient une vision hiérarchisée et domestiquée de la nature ; les parcs romantiques, procédaient, en un contre-feu à l’essor industriel du XIXe, à des reconstructions idéalisées d’une nature dont la vulnérabilité commençait à être perçue ; les architectures paysagères modernes et contemporaines, racontent enfin le récit de l’industrialisation du XXe siècle puis de l’abandon progressif des réseaux construits pour la servir (supplantés par ceux introduits avec la tertiarisation de l’économie). Ainsi à Paris, il est possible de traverser aussi bien des jardins réguliers (XVIe et XVIIe siècles), anglo-chinois (XVIIIe et XIXe siècle), modernes et postindustriels (tels que la Coulée verte René-Dumont ou des tronçons de la Petite Ceinture, convertis en espaces jardinés).

 

Stroll télescope en une boucle vidéo accélérée de 4 min. 25 s., diffusée par un panneau LED, cinq heures de promenades, filmées à la première personne (à l’aide d’une GoPro) dans vingt parcs et jardins parisiens. Le clignotement rapide des couleurs chatoyantes des jardins confère un caractère hypnotique et hallucinatoire à la vidéo. Sa contemplation s’apparente à une explosion hypermnésique pour ceux qui parviendront à reconnaître les lieux traversés.

 

Avec par ordre d'apparition dans la vidéo complète : le Parc de Vincennes ; la Petite Ceinture du XIIe arrondissement ; le Square Charles Péguy ; la Coulée verte René-Dumont ; le Parc de Bercy ; le Parc Kellermann ; le Parc Montsouris ; le Parc Georges Brassens ; la Petite Ceinture du XVe arrondissement ; le Parc Sainte-Périne ; le Sentier Nature (PC XVI) ; les Jardins du Ranelagh ; le Parc Monceau ; le Square des Batignoles ; le Parc Martin Luther King ; le Jardin de la rue du Colonel Manhès ; la Cité des Fleurs ; le Square de la Butte-du-Chapeau-Rouge ; le Parc des Buttes Chaumont ; le Parc de Belleville ; le Jardin Damia ; le Jardin Atlantique ; le Jardin du Luxembourg ; le Jardin des Plantes.

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