Présentation générale de l'installation

 

La modernité technoscientifique a bouleversé le rapport qu’entretient l’espèce humaine avec la vie et les milieux dans lesquels elle s’insère. L’installation Les jardins cybernétiques en dresse le panorama et les conséquences pour le développement des sociétés contemporaines.

Le projet donne à voir comment nos représentations mentales du vivant ont été transformées par la dissémination des technologies numériques dans l’environnement et comment celles-ci en retour, contribuent à le remodeler.

 

Les jardins cybernétiques s’articulent autour d’un court-métrage en images de synthèse œuvrant à resituer ces enjeux historiques. Il est accompagné par plusieurs modules, soulignant le rôle croissant de l’informatique dans la régulation environnementale et ses imaginaires : des chrysalides de métal et de plexiglas, hébergeant des végétaux, diffusent des sons d’espaces naturels, perturbés en présence de visiteurs par une trame électronique ; une serre en forme de capsule spatiale retient d’autres plantes ; un panneau LED, baignant la salle d’exposition de tonalités bleues et vertes, diffuse des travellings filmés à la première personne dans des jardins instaurant chacun des rapports différents à l’espace et au vivant (jardins réguliers, anglo-chinois, modernes, postindustriels…) ; l’ensemble est accompagné par des modèles (imprimés en 3D ou rendus en images de synthèse) de végétaux disparus entre l’avènement de la révolution industrielle et le début du XXIe siècle.

 

 

Disparues - rendus

 

La cybernétique n’a pas seulement changé notre rapport au vivant à travers la représentation qu’elle a donné de l’intelligence et de la conscience. À travers sa réappropriation des notions de rétroaction et d’entropie, elle a aussi donné une représentation d’inspiration thermodynamique aux médiations entre les espèces vivantes (en contribuant à populariser le concept d’écosystème).

Il est intéressant de relever que ce paradigme est monté en puissance au moment même où la communauté scientifique parvenait à comprendre et modéliser le rôle des activités humaines dans la crise que traverse actuellement la biosphère.

L’extinction de masse qui touche la biosphère ne laisse pas le règne végétal en reste : près de 600 espèces de végétaux se sont éteintes sur Terre depuis l’avènement de la révolution industrielle, soit un total deux fois plus élevé que les extinctions d'amphibiens, de mammifères et d'oiseaux combinées sur la même période.

En référence à ces extinctions (parfois minorées dans l’imaginaire collectif, au profit d’espèces plus emblématiques), l’installation comprend des rendus photoréalistes imprimés sur verre (présentés ici), d'espèces végétales disparues, dans des reconstitutions de leur environnement d’origine.

 

De ces mêmes plantes a également été tirée une impression 3D  (fleurs à échelle 1:1) présentées en bouquet dans une vitrine détaillant leur noms : Disparues (bouquet).

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