Présentation générale de l'installation

 

La modernité technoscientifique a bouleversé le rapport qu’entretient l’espèce humaine avec la vie et les milieux dans lesquels elle s’insère. L’installation Les jardins cybernétiques en dresse le panorama et les conséquences pour le développement des sociétés contemporaines.

Le projet donne à voir comment nos représentations mentales du vivant ont été transformées par la dissémination des technologies numériques dans l’environnement et comment celles-ci en retour, contribuent à le remodeler.

 

Les jardins cybernétiques s’articulent autour d’un court-métrage en images de synthèse œuvrant à resituer ces enjeux historiques. Il est accompagné par plusieurs modules, soulignant le rôle croissant de l’informatique dans la régulation environnementale et ses imaginaires : des chrysalides de métal et de plexiglas, hébergeant des végétaux, diffusent des sons d’espaces naturels, perturbés en présence de visiteurs par une trame électronique ; une serre en forme de capsule spatiale retient d’autres plantes ; un panneau LED, baignant la salle d’exposition de tonalités bleues et vertes, diffuse des travellings filmés à la première personne dans des jardins instaurant chacun des rapports différents à l’espace et au vivant (jardins réguliers, anglo-chinois, modernes, postindustriels…) ; l’ensemble est accompagné par des modèles (imprimés en 3D ou rendus en images de synthèse) de végétaux disparus entre l’avènement de la révolution industrielle et le début du XXIe siècle.

 

 

Les jardins cybernétiques (court-métrage)

 

La cybernétique a popularisé dans les années 1940 et 1950 la représentation de la biosphère en un ensemble d’unités fonctionnelles (les écosystèmes). Découvrir les facteurs concourant à leur maintien à l’état d’équilibre allait devenir la tâche des écologues au cours des décennies suivantes.

 

Au début des années 1970, alors que de nombreux acteurs institutionnels de l’OCDE commençaient à s’inquiéter de la raréfaction des ressources nécessaires à la stabilité économique des pays membres, allait paraître The Limits to Growth (1972), le premier rapport du Club de Rome (un groupe de réflexion réunissant administrateurs, industriels et scientifiques, fondé quatre ans plus tôt). Le rapport s’articulait autour de projections réalisées à partir de simulations informatiques (le modèle World3, créé par Dennis Meadows au MIT). Depuis cette époque, l’informatique a continué à avoir un rôle prépondérant à la fois dans l’anticipation des changements climatiques mais aussi dans les efforts consentis pour mitiger leurs effets.

 

Le court-métrage montre le rôle qu’a eu l’informatique dans la refonte de l’urbanisme, de l’architecture ou encore dans la mise à l'étude de projets de géoingénierie. Il montre enfin que si les technologies numériques nous permettent de mieux organiser nos habitats grâce à des batteries d’indicateurs climatiques, voire même de répliquer artificiellement des services écologiques rendus par le vivant (grâce à l’ingénierie biomimétique), elles nous contraignent réciproquement à accroître la part qu’elles occupent dans notre capacité à agir sur le monde (selon une trajectoire où celui-ci est soumis à une fonctionnalisation accrue). Le court-métrage dresse le bilan de cette histoire et quelles peuvent être ses perspectives de développement.

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