Du XVIe siècle à nos jours, la modernité s’est déclinée en différents paradigmes politiques, sociaux, industriels et urbanistiques. L’installation Diorama confronte ces modèles en un même espace praticable (formé par une estrade terminée par trois impressions contrecollées sur dibond). Diorama égrène les utopies : l’enclosure renaissante, les cités-jardins du XIXe siècle, les ouvrages d’écoconception contemporains et la reconstruction plus périlleuse d’écosystèmes terrestres dans l’espace.

 

Diorama compile des modèles architecturaux empruntés à l’imaginaire utopique. Elle croise ces références, qui sont répétées dans tout l’accrochage. Des symboles dissimulés dans les panneaux, ou organisés en motifs au sol, offrent des renvois aux sculptures disposées sur l’estrade. À gauche, la carcasse d’une navette spatiale est présentée dans une white room, ces espaces de décontamination qui servent à stériliser les objets destinés à être envoyés dans l’espace. À droite, les plantes d’un jardin intérieur font miroir à des gratte-ciels d’apparence végétale, dont la croissance semble guidée par des tuteurs monumentaux. Au centre, des références passées à l’histoire de l’architecture s’organisent autour d’un parcours composé d’abstractions géométriques, surplombé par un palais de mémoire.

L’installation accueille plusieurs œuvres, telle Eco-Fuse, une série de trois fûts d’acier ajourés et rouillés, dont les stries les font ressembler à des troncs d’arbres. Le jardin métallique rassemble trois espèces végétales importantes dans les traditions sémiologiques européennes : l’acacia, le platane et le bouleau, symbolisant respectivement la renaissance, la régénérescence et la sagesse. Pris ensemble, ils évoquent la possible refonte de l’humanisme à l’époque contemporaine, et l’idéal d’acculturation, de polymathésis, qu’il représentait.

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