Eco-fuse est une serre adoptant la forme d’une pyramide de section pentagonale, haute de presque deux mètres. Elle est composée de cinq panneaux de plexiglas, mis en tension grâce à des tubes en inox interconnectés par des nœuds en polyamide noir, imprimés en 3D. Elle abrite trois pots en polypropylène où croissent des plantes.

 

L’être humain a, au cours de son histoire, trouvé des moyens toujours plus ingénieux pour sortir de sa niche écologique, ou a minima s’émanciper de son milieu d’origine pour le reproduire ailleurs. De l’Antiquité à nos jours, la xénophilie latente des peuples commerçants et voyageurs leur ont permis de cultiver des plantes allogènes à travers la recréation de leurs contextes environnementaux d’origine. Au XVIIe siècle, bigaradieries et orangeries permettent la culture d’agrumes en Europe ; au XIXe le verre et la fonte, pliés aux vœux de l’ingénieur et de l’architecte, permettent la création de serres dans lesquelles peuvent pousser des plantes importées du monde entier. Au XXe siècle, l’être humain est devenu une espèce spatio-pérégrine et a su reproduire ses conditions mêmes d’existence dans le vide spatial. Les tentatives de reproduire la culture de végétaux dans des contextes extraterrestres (comme au sein de la station spatiale internationale) poursuivent ce vieux rêve.

Les projets contemporains visant la transformation des villes en des ensembles architecturaux cohérents, respectueux de l’écologie (comme le concept d’arcologie, inauguré par Paolo Soleri), demandera sans doute avant de pouvoir être concrétisés que soient expérimentés dans ce type de conditions minimales les moyens par lesquels assurer la survie d’espèces vivantes dont nous dépendons, que ce soit pour notre existence, notre agrément ou les leurs.

 

L’octroi à la société civile de technologies d’abord développées pour l’astronautique est chronique : la technologie photovoltaïque a par exemple d’abord été développée pour pouvoir autonomiser la consommation énergétique des engins spatiaux, diminuant le nombre de ressources à acheminer depuis la Terre et nécessaires à la survie des astronautes. Symétriquement, la rationalisation des conditions minimales cruciales à l’efflorescence d’écosystèmes proviendra probablement de leur étude dans un environnement spatial.

 

Eco-fuse dont la structure peut évoquer celle de la tête d’un engin spatial, est un rappel de ce processus de transfert technologique.

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